jeudi 27 juillet 2017

La bible des justiciers sociaux, dits SJW

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Je suis bien conscient de la présence médiatique croissante d'une certaine partie de la population qui s'identifie à la gauche politique et qu’on appelle péjorativement les guerriers de la justice sociale (SJW). Même mon petit blogue me met en contact direct avec ces gens qui, se croyant plutôt justes, pensent qu'il y a énormément d'injustices à corriger, qu'elles soient visibles ou invisibles. Ne se contentant pas de l'idée d'égalité, ils veulent faire bénéficier tous les groupes soi-disant opprimés de faveurs et de privilèges.

Vous avez peut-être déjà entendu parler de l'activiste Saul Alinsky, un organisateur communautaire américain, qu’on considère généralement comme le fondateur de l'organisation communautaire moderne. Le genre de comportement propre aux SJW, et qui se répand actuellement dans le cyberespace, n'est en fait pas nouveau du tout. Ce comportement est directement inspiré du livre d’Alinsky, intitulé « Rules for Radicals » de 1971, connu en français sous les titres : « Être radical : manuel pragmatique pour radicaux réalistes » et « Manuel de l'animateur social ». Dans ce livre, Alinsky fait la compilation des leçons tirées durant ses années passées dans le secteur communautaire afin de les enseigner à la nouvelle génération de radicaux.

Ceux qui sont maintenant appelés les SJW se disent préoccupés les enjeux de justice sociale. Or, à l’examen, on constate qu’ils sont davantage préoccupés par leur propre réputation, que par le sort de ceux qu’ils prétendent pourtant défendre. Désireux d'être considérés comme vertueux et purs, ils créent des slogans et de petites phrases accrocheuses pour attirer l’attention plutôt que de travailler à mettre en place concrètement les changements sociaux qu’ils prétendent souhaiter. Ils instrumentalisent souvent des événements historiques, pris hors contexte, pour appuyer leurs idées préconçues. Cette chronique en est un bon exemple, fournissant une interprétation erronée et parfois trompeuse de l'histoire de l'esclavage au Québec.

Les SJW recourrent à l'intimidation et à la violence verbale. C’est là une de leurs principales caractéristiques. Bien qu'ils agressent des gens et en injurient d’autres, ils jouent en même temps à la victime et pleurent des larmes de crocodile. Leur mot préféré figure invariablement dans cette courte liste : intolérance, discrimination, sexisme, racisme, homophobie, antisémitisme ou islamophobie. Ils se rencontrent généralement sur internet, car il est plus facile de publier des commentaires injurieux et outrageants sur les médias sociaux que d’agir dans le monde réel.

Dans le livre « Être radical : manuel pragmatique pour radicaux réalistes », Alinsky encourage ses disciples à identifier un « antagoniste externe » et à le transformer en « ennemi commun » de la communauté. Un politicien ou une organisation locale font généralement l’affaire. Une fois l'ennemi ciblé, les masses qui forment la communauté sont appelées à s'unir contre lui. Pour triompher de l’ennemi, on recourt généralement à la calomnie et à la diffamation. Peu importe si les accusations sont vraies ou non, ce qui compte, c'est que la représentation calomnieuse de l'ennemi demeure dans l'esprit des masses.

Alinsky encourage la protestation et les manifestations violentes. L’auteur affirme que ses stratégies ont permis à son organisation d'atteindre ses objectifs beaucoup plus rapidement qu’en ayant recours aux méthodes bureaucratiques régulières. Peut-être que ce genre de weltanschauungs ne serait pas si dangereux si les individus qui partagent cette vision du monde étaient au moins assez ouverts pour tolérer ceux qui ne partagent pas leur point de vue. Mais la radicalité de « l’extrême gauche » contemporaine a transformé la justice sociale en une idéologie totalitaire. Soit vous êtes avec eux, soit vous êtes un skinhead raciste et violent.

Voici quelques règles développées par Saul Alinsky à l’intention des radicaux :
Le ridicule est l'arme la plus puissante dont l'homme dispose. II est pratiquement impossible de riposter au ridicule. Il a également le don de rendre l'opposition furieuse, et ce genre de réaction ne peut que vous être bénéfique. 
Une tactique n'est bonne que si vos gens ont du plaisir à l'appliquer. S'ils ne sont pas emballés, c'est que la tactique n'est pas au point. À l’inverse, vos militants continueront d’utiliser une bonne tactique sans avoir besoin d'être encouragés ou motivés. Ils feront tout leur possible et proposeront même de nouvelles tactiques, car le jeu les amusera. Un bon exemple de cela est le regroupement des activistes via les médias sociaux afin de diffamer et de ruiner la réputation (personnelle ou professionnelle) de la personne ciblée, comme dans la célèbre affaire R v Elliott sur Twitter. 
En poussant suffisamment loin quelque chose de négatif, on en fait finalement un atout. Cette affirmation s'appuie sur le principe que toute chose négative comporte une contrepartie positive. Prenons par exemple la violence, qui est généralement condamnée. Cela peut susciter la sympathie du public parce que le public a tendance à sympathiser avec celui qui est « défavorisé ». Récemment, quelqu'un sur Facebook m'a dit qu'il serait en faveur de la peine de mort si cela permettait de se débarrasser de certains « groupes racistes ». La gauche a beau avoir toujours été opposée à la peine de mort, voilà maintenant que certains l’endossent, si cela leur permet de se débarrasser de leurs ennemis. En d’autres mots, la gauche se cannibalise (de l'intérieur). 
Ne sortez jamais du champ d'expérience de vos gens. Quand une action ou une tactique est complètement étrangère à l’expérience de vos militants, vous courrez le risque de susciter chez eux confusion, crainte et fuite. Cela signifie aussi que la communication a échoué. C'est pourquoi les SJW ne parlent que de ce qui est immédiat, ici et maintenant. Ils n'analysent jamais l'histoire des idées ou le fondement logique de leur vision du monde, car cela nécessiterait qu’ils effectuent recherches qui vont au-delà de leur expertise. Ils risqueraient ainsi de se tromper et de se couvrir de ridicule. 
Il faut choisir sa cible, la figer, la personnaliser et polariser sur elle au maximum. Couper le réseau de soutien et priver l'ennemi de toute sympathie. Attaquez les gens et non les institutions. On blesse les gens plus que les institutions. Rappelez-vous quand Richard Lafferty a comparé Lucien Bouchard et Jacques Parizeau à Hitler ? Ou bien comment Québec solidaire a dénigré le Parti Québécois en critiquant la défunte Charte des valeurs, comme s'il s'agissait d'un projet en cours. Les membres de QS les plus radicaux ont caricaturé ce vieux projet politique afin de diaboliser tous les membres actuels du PQ (alors qu’ils ne critiquent jamais le gouvernement fédéral).
Les gens bien ne peuvent pas utiliser les tactiques d'Alinsky parce qu’ils sont trop polis, respectueux de la loi et honnêtes intellectuellement. Ils ont du mal à s’abaisser au niveau de dépravation morale des SJW pour contester efficacement la menace croissante qu’ils représentent. Les SJW intimident les gens, tentent de soumettre ceux qui résistent et censurent la liberté d'expression des autres. Que cela pousse leur cible à perdre leur emploi ou se suicider a peu d’importance à leurs yeux. Ils se livrent à la violence et à la destruction matérielle, tout en banalisant les conséquences de leurs gestes. Les illusions dont ils se bercent sont terribles. Ils croient honnêtement qu'ils sont tolérants, ouverts d'esprit et qu’ils travaillent pour le bien de la société dans son ensemble.

En somme, ces idéologues promeuvent une vision du monde fondée uniquement sur leurs émotions et leur expérience subjective. La réalité et la vie des autres n'ont pas d'importance. La fin justifie les moyens, et ce, peu importe s’ils laissent derrière eux de nombreuses vies détruites.

4 commentaires:

  1. Le but est-il d'identifier la gauche aux SJW ? Si c'est un texte pour parler des SJW, ok, mais je ne suis pas certain d'en saisir l'essence... Ou l'orientation.

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    1. Mario. Le but c'est simplement de montrer d'où vient beaucoup de tactiques qu'utilisent les justiciers sociaux (je suis conscient que celles-ci ne sont pas nouvelles, mais Alinsky en a écrit d'une manière si flagrante qu'on ne peut nier l'existence de ces tactiques). Évidemment, je ne fais pas procès de « la gauche » (terme pas très utile) ; je dénonce les SJW, une groupuscule qui s'identifie à la gauche.

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  2. Effectivement, pour la même raison qu’ils attaquent la personne de Lucien Bouchard… et indirectement Louise Harel, membre du RIN et ministre du PQ et Gérald Larose, ex-président de la CSN.


    À ceux qui portent un jugement catégorique sur le gouvernement de monsieur Lucien Bouchard, je vous demanderais une chose très simple… Écouter le vidéo ci-joint par les néo-libéral Louise Harel et Gérald Larose (sic) et m’offrir vos commentaires!
    Comme le dit si bien monsieur Bernard Landry : « L’indépendance n’est ni à gauche, ni à droite, mais droit devant »
    Lucien Bouchard le néo-libéral et le rôle des syndicats?
    Marc Saint-Pierre : Les sommets de Bouchard n'ont été rien de moins qu'une version québécoise d'un « new deal » à la Roosevelt.
    « Il n’y aura jamais, au grand jamais, une alliance politique entre le Parti québécois, qui est un parti d’austérité, qui est un parti qui a appliqué des politiques néolibérales depuis au moins 1996, le sommet socioéconomique de M. Bouchard… Il n’y aura jamais, jamais, jamais d’alliance politique », a asséné M. Khadir.
    Colloque: 40ième anniversaire de l'accession au pouvoir du Parti Québécois. 6ième partie. - Le colloque s'est tenu du 17 au 19 novembre 2016 à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
    Sixième partie: Les années de pouvoir avec Lucien Bouchard en 1996.
    https://www.youtube.com/watch?v=UxR928yN1Qc&list=PLAU1KSw-oeVDCCvaQlO3tPzuh2Ee7BIcR&index=6
    Conférenciers: Louise Harel, membre du RIN et ministre du PQ et Gérald Larose, ex-président de la CSN, entre :24.30 et 1 :10.

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  3. La fragilité blanche… “White Fragility” au USA et dans le ROC
    https://www.facebook.com/laurent.desbois2/posts/10156655165573140
    Cette gauche AMERICAN-CANADIAN, contrairement à celle des années soixante, s’applique très mal à la situation au Québec. Je mis identifie très mal ou peu, pour ne pas dire… pas du tout! Que veux-tu, je n’y peux rien, sous le régime français les autochtones se sont métissés aux BLANCS! La comparaison aux NOIRS américains (multiculturalisme?) me semble irréaliste.



    « La fragilité blanche dans toute sa splendeur se déploie dans cette controverse. Les réactions de beaucoup de nationalistes Québécois me donnent envie de vomir et m’enlève le goût d’être de cette gang là. Comment avez vous oublié qu’il n’y a pas si longtemps se sont les Québécois qui se battaient pour être reconnu dans un pays favorisant systématiquement les anglo-saxons. Comment, mes amis nationalistes Québécois vous pouvez être si sourd aux appels à une plus grande diversité, à une meilleure représentation de ce qui est le Québec actuel. Pourquoi êtes vous si insensible à la souffrance de la colonisation dont les premières nations sont toujours victimes, me semble que vous devriez être bien placé pour comprendre que nous sommes toujours est encore dans un monde colonial et que la lutte n’est toujours pas fini. De vos réactions face aux racisme systémique et aux spectacles SLAV et Kanata, me donne le sentiment que je n’ai plus ma place dans ce mouvement, ça me lève le cœur. BTW, arrêtez de m’utiliser comme ceux qui disent « je suis pas raciste, j’ai un ami noir », je suis pas l’indien de service des souverainistes. Maïtée, lâche pas la patate, je suis fier de toi, je suis souvent silencieux car avec mes études j’ai moins d’énergie pour me battre, mais je suis de tout cœur avec toi. »-Alexis Wawanoloath

    https://www.facebook.com/laurent.desbois2/posts/10156655165573140
    Alexis Wawanoloath,
    Il y a très longtemps, avant que tu sois au monde, je me suis inspiré à la gauche radicale américaine. Voir ci-dessous.
    Aujourd’hui, la go-gauche CANADIAN s’inspire beaucoup de la gauche américaine. D’ailleurs, j’ai de la misère à en faire la différence. Cela donne le même résultat et se reflète dans le leadership des deux pays… Trump-Harper-Ford (Trudeau n’est qu’un bonheur d’occasion, qui risque de se corriger avec l’arrivé d’Andrew Scheer).
    Cette gauche AMERICAN-CANADIAN, contrairement à celle des années soixante, s’applique très mal à la situation au Québec. Je mis identifie très mal ou peu, pour ne pas dire… pas du tout! Que veux-tu, je n’y peux rien, sous le régime français les autochtones se sont métissés aux BLANCS! La comparaison aux NOIRS américains (multiculturalisme?) me semble irréaliste.
    Comme toi, je suis métissé. Je m’identifie à la nouvelle nation de Champlain et non, à celle de la Reine Victoria et de la loi des Indiens Britannique!
    J’ai effectivement, beaucoup de misère avec la philosophie américaine et canadienne du ROC du « White Guilt »! Que de renier les autochtones québécois serait un affront à mes multiples grands-mères depuis le début de la colonie française, et surtout, celles qui ont assuré notre survie à la suite du génocide de mes ancêtres Acadiens par les britanniques.
    "Suis-je racisé ?" -Laurent Desbois,
    Autochtone aux yeux bleus et aux cheveux blonds


    « Il y a cinquante ans les québécois francophones étaient moins scolarisés que les noirs américains! » -Pierre Fortin

    Effectivement, je vois un lien entre le mouvement souverainiste au Québec et l’émancipation des noirs, aux États-Unis et en Afrique du Sud. Personnellement, Nelson Mandela et Martin Luther King m’ont beaucoup inspiré durant les années ’60 !

    Plusieurs Québécois ont été emprisonnés par PET pour avoir eu ce livre dans leur bibliothèque en octobre 1970.



    Je vous souligne le livre « Nègres blancs d’Amérique » de Pierre Vallière.

    http://bilan.usherbrooke.ca/bilan/pages/evenements/1986.html

    Speak White

    Film de Pierre Falardeau en 1980, inspiré du poème de Michèle Lalonde

    http://www.onf.ca/film/Speak_White/

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